[] A l'Auberge du Poney Flingant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'Auberge du

 

 

 

 

Poney qui danse la salsa

 

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Chroniques du Voyage
Chronique n°2 : 2 septembre 2006
Claudio
 :

Claudio est un jeune écrivain très talentueux qui a terminé un tour du monde il y a peu. En chemin, il a fait étape à Cuba. Hier j’étais en train de me dire que le lien vers sa page  « Cuba » ferait un bon sujet de chronique, quand soudain, il m’a envoyé un mail ! Je  prends ça comme un signe du destin (en dehors du fait que je suis un peu télépathe). Premier conseil de Claudio : « Commence à fréquenter les saunas avant de partir, pour t’habituer à la chaleur ». Oula !!! Cela dit, je me doutais qu’il n’y aurait pas la clim (je loge chez l’habitant). Ce n’est tout de même pas cela qui va m’arrêter.

 

Les 1000 Jours des 1001 Nuits (le fabuleux tour du monde de Claudio et Dul !)

La page Cuba des 1000 Jours (avec carnets de voyage, photos, contes recueillis là-bas etc)

Récits des coins d’ombre, le recueil de nouvelles de Claude Mamier (Claudio), excellent.

 



- Chronique n°1 :
31 août 2006
La Boîte :



La Boîte contient à ce jour de quoi m’offrir l’aller/retour pour La Havane. Je pourrais partir demain. C’est une pensée réconfortante.

 

17/08/2006
Adieu Cuba

(Discussion  sur ce film et d’autres ici)

A ma grande surprise ce film est encore à l’affiche en deuxième semaine. Je pourrais me contenter de vous dire « n’y allez pas, c’est mauvais », mais Adieu Cuba pue alors ça mérite qu’on développe un peu.

Déjà il m'aura fallu 7 jours pour faire passer ce gros gâteau indigeste, car pour tout dire, les patisseries dégoulinantes et un peu blettes (yeah, j’ai placé blette), je ne raffole pas. Heureusement hier soir j'ai vu La science des rêves de Michel Gondry, et là c’est plutôt mousse de fruit ou sorbet ou un truc de ce genre, et comment dirais-je, je me sens beaucoup plus légère...

Voici donc ma petite critique assassine histoire de rire un peu de l’oeuvrette qui n’a été sortie des placards que parce que Fidel a mal au ventre en ce moment. Vous parlez d’un cadeau d'anniversaire empoisonné. Pas cool pour Fifi. Je suis sûre que c’est un coup de Jack Skellington.

Pour le résumé de l’histoire je n’ai pas envie de faire le moindre effort, donc permettez-moi de copier-coller :

« En 1958, l'île de Cuba est loin d'être un paradis. Le dictateur Batista oppresse le pays et asphyxie son peuple. Dans les champs de canne à sucre et les jungles perdues des montagnes de l'est du pays, les forces révolutionnaires M26 de Fidel Castro et d'Ernesto "Che" Guevara se préparent à marcher sur La Havane.
Alors que les troubles agitent l'île, Fico Fellove dirige son club, El Tropico. Dans la tourmente, il se bat pour garder l'unité de son clan, et pour l'amour d'une femme. Fico ne voulait pas s'impliquer dans tout ce qui bouleverse son pays, mais le destin ne va pas lui laisser le choix.
El Tropico va devenir un monde déchiré de passions, d'idéaux politiques, où les rêves doivent apprendre à se battre pour survivre... »

C’est pas génial, ça ? « ...un monde déchiré de passions, d'idéaux politiques, où les rêves doivent apprendre à se battre pour survivre » ? On dirait du Barbelivien, c’est totalement bouleversifiant...

Commençons par les bons côtés (ça va être court) :

-         Il y a un joli numéro de music-hall salsa au début du film.

-         On voit et on entend 5 secondes de Benny Moré. On entend le vrai mais on en voit un faux... Je reconnais pourtant que j’ai eu la chair de poule pendant allez... 8/10ème de seconde.

-         Les robes d’Iñes Sastre ; ce film, on dirait un numéro de Vogue des années 50. Les robes en question sont toutes plus belles les unes que les autres et toutes les cinq minutes j’écarquillais les yeux en pensant « la vache, celle-là qu’elle est bien », et « oh mon Dieu, mais pourquoi on n’en porte plus des comme ça... ». Dans La science des rêves, il y a une machine à remonter le temps d’une seconde, mais une seconde dans le passé, ce n’est pas suffisant pour pouvoir porter tranquillement ce genre de robes démentes dans la rue. Tant pis.

-         Quelques acteurs sont bons ; mention spéciale à Dustin Hoffman, jovial et complètement glaçant dans le rôle de la Mafia pas gentille qu’est pas si méchante que ça quand même, et à Iñes Sastre, parfaite en potiche qui porte des jolies robes et pleure avec une constance admirable. Elle serait même émouvante si elle avait des partenaires dignes de ce nom pour lui donner la réplique...

-         Quelques acteurs sont beaux, mais malheureusement tous les mecs bandants se font zigouiller très vite, ou alors la barbe leur pousse et on ne les voit plus derrière (ils ont rejoint les méchants castristes dans la Sierra Maestra, ce qui veut dire qu’en plus ils sentent la sueur). Après, on doit se fader un Andy Garcia bouffi et désastreusement mauvais pendant 2h20 et.... Beurk

-         Euh... Ben c’est tout les amis. Pour un  film de 2h20, c’est un peu léger.

Ce qui cloche : tout le reste :

-         Un jeu d’acteurs globalement catastrophique et inexistant, mention spéciale à Andy Garcia, vraiment à chier. Et cette opinion n’a rien à voir avec l’antipathie qu’il m’inspire depuis peu ; il joue atrocement mal dans ce film, point barre. Il roule des yeux, il fait des grimaces, il pianote d’un air désepéré, c’est l’horreur. Bart Simpson joue beaucoup mieux dans Les Simpson à Cuba.

-         Des personnages dont on ne saisit jamais ce qui les motive ; par exemple Iñes Sastre veuve du frangin révolutionnaire assassiné par les sbires de Batista. Un jour, sans qu’on comprenne pourquoi, elle veut absolument que notre héros (Andy Garcia, le frère ainé) lui présente Castro, qui passe par là, comme par hasard, tralalilalère je m’appelle Fidel et je vais prendre mon p’tit déj’ a la playa. Bon OK Cuba c’est pas grand, mais tout de même. Or donc, pourquoi Ines veut-elle parler à Castro ? On n’en comprendra jamais la raison, parce que comme tous les autres personnages elle manque totalement d’épaisseur psychologique. On ne sent pas évoluer son personnage. Résultat, ses actions tombent dans l’intrigue comme des cheveux sur la soupe...

-         Le  personnage qu’interprète Andy Garcia est un mec effroyable qui refuse de prendre position, un type d’une fadeur et d’une lâcheté telle qu’il n’imprime pas la pellicule mais revient quand même hanter vos pires cauchemars. Bon ok l’acteur-réalisateur est d’une mauvaise foi sans nom, on l’a compris, mais à ce point, c’est sidérant... Au point même de se refuser à aborder la question qu’on se pose tous un jour ou l’autre, nous les veinards qui ne nous sommes jamais retrouvés dans ce genre de situation où on n’a d’autre choix que de faire des choix. Une de ces questions qui taraudent mais dont il vaut mieux ne jamais connaitre la réponse, finalement : « Et moi, qu’est ce que j’aurais fait dans la même situation ? » Résistant ou collaborateur ? Vous voyez ce que je veux dire ? Apparemment ce genre de considération métaphysique n’est jamais entrée dans la sphère de conscience d’Andy Garcia... Ou plutôt je crois qu’il lui tourne délibérément le dos... C’est consternant.

-         Bill Murray est épouvantablement mauvais, et JacquesCousteau proteste, JasquesCousteau qui était allé le voir au cinoche dans La vie aquatique à cause de son bonnet rouge et qui en était ressorti ravi. JacquesCousteau est catastrophé. Bill Murray est censé apporter la touche d’humour mais ... JacquesCousteau me dit que Bill Murray rame tout du long, que ce film est un naufrage et qu’il va couler la réputation de metteur en scène d’Andy Garcia (s’il en avait déjà une). « Ca sent le poisson avarié », conclut JacquesCousteau.

-         Les révolutionnaires sont soit des brutes sanguinaires et décervelées (le personnage du Che est particulièrement pas piqué des hannetons), soit des petits cons qui veulent emmerder les riches juste histoire d’emmerder les riches. Mouais, no comment.

-         Heureusement le film est ponctué de moments d’un ridicule achevé qui ont permis à notre malheureuse spectatrice de s’amuser un peu et de ricaner méchamment, le moment le plus grandiose étant celui où le petit frère castriste (donc barbu, vous me suivez) rend visite à son tonton qui est grand propriétaire terrien et qui cultive, devinez quoi, du tabac. Ben oui, il n’allait pas cultiver des patates ou des navets... Tiens, à propos de navets... Bref, le gamin n’a rejoint Castro que pour faire chier son père [vous ne voudriez quand même pas qu’il ait des idéaux, qu’il croie vraiment aux idées qu’il défend, qu’il soit porté par quelque chose de plus grand que lui... Que nenni, il veut juste faire chier son père comme on veut tous faire chier notre père un jour ou l’autre (enfin moi, c’est bon, j’ai passé l’âge)]. Donc, reprenons : le tonton tout content de revoir son neveu, lui fait faire le tour du propriétaire en lui parlant de ses projets pour l’exploitation. Le bonhomme, il n’a pas l’air de savoir qu’il y a eu une révolution, que Fidel est au pouvoir et que les expropriations sont en cours. Y avait la radio et les journaux pourtant, il me semble ? Bon OK, passons. Donc le neuveu qui, à la fin de la balade, n’a toujours pas prononcé un mot, v’là t’y pas qu’il dit à son oncle : « Mais tu sais pourquoi je suis venu, n’est-pas ? Je suis là pour t’exproprier, car ces terres appartiennent à la Révolution », et là l’oncle, il fulmine, il sert rageusement ses petits poings dodus, il le gronde, « espèce de petit ingrat, monte dans ta chambre » etc. et paf, crise cardiaque, il s’écroule et décède au milieu de ses plants de tabac... Moi aussi j’étais écroulée, mais de rire, et je suis sûre d’avoir entendu glousser d’autres personnes dans la salle.

-         La love story, ah vous parlez d’une histoire d’amours contrariées. Andy, vieux garçon qui se tape une danseuse de temps à autre, a un vague béguin pour Iñes, la femme de son cadet, et elle le lui rend bien (mais pas touche hein, le frère de son mari, non mais ça va pas). Le cadet, pas doué, non seulement il manque son attentat contre Batista mais en plus, il se fait descendre dans la foulée. Damned, la belle-soeur est veuve, et elle s’ennuie à mourir malgré ses jolies robes et ses petits mouchoirs en dentelle dans lesquels elle se mouche gracieusement. Qu’à cela ne tienne, Andy se charge de lui changer les idées, et il la sort dans tous les clubs mal famés de La Havane, et là, love at first sight, ou plus exactement, ce qui devait arriver arriva, elle lui tombe toute cuite dans le bec, et ils finissent par aller au lit, ouf. Longs plans interminables sur les jolies plages de Cuba (de la République dominicaine en fait) et les jolies rues (reconstituées) de la Havane. Les Feux de l’Amûûûr. Franchement je ne vois vraiment pas ce qu’elle lui trouve à Andy, moi à la place d’Iñes je serais allée me laisser mourir sur la tombe de mon mari.

Bref, ils s’aiment, sauf que cette garce, le jour où elle croise Castro elle veut AB-SO-LU-MENT un autographe, et que paf, bingo, Castro la choisit pour être Veuve de la Révolution, car c’est vrai, Iñes présente bien. Elle a sa photo dans le journal, et Andy qui n’est pas content du tout ne veut du coup plus la voir. Elle pleure, et lui tape tristement sur son malheureux piano. Il n’est pas doublé, il joue vraiment, il y a plein de plans d’Andy au piano histoire qu’on comprenne bien qu’en plus d’être le talentueux acteur et réalisateur qu’on connait, c’est aussi un talentueux musicien... Je plaisante. Puis Andy décide d’émigrer à New York, on ne sait pas vraiment ce qui l’y pousse, mais bon, ca y est, il part. Il demande à sa chérie de venir avec lui, mais elle a beau l’aimer toujours, elle préfère visiblement les barbus (ah ces gonzesses je vous jure) et ne le rejoint pas à l’heure dite à l’aéroport où il croit l’apercevoir 36000 fois avant de monter dans son avion.... Ben moi qui suis pourtant très bon public, pas une seule fois cette histoire ne m’a émue, pas une seconde je n’y ai cru.

Après ça continue encore et encore, Andy dans sa chambre pouilleuse à New York, Andy qui fait la plonge, Andy qui refuse courageusement une proposition de la Mafia, Andy ceci, Andy cela... Je vous épargne la fin.

Il n’y a qu’un seul plan que j’ai trouvé un peu attachant (quoique pas vraiment subtil, faut pas rêver) : un affreux barbu castristre fouille la valise d’Andy à l’aéroport, et examine le paquet de disques qui s’y trouve. « Vous êtes un homme de goût », dit-il à notre héros (avant de le dépouiller de sa montre, de sa petite monnaie, de ses chaines en or... Ah ces révolutionnaires, quelle bande de rats quand même).

Attachant, pourquoi ? Parce que j’ai l’impression, dites-moi si je me trompe, que la musique fera beaucoup pour une éventuelle réconciliation entre les Cubains de l’île et les exilés ou descendants d’exilés de Miami et d’ailleurs. Ce consensus autour de la musique, on le sent passer dans cet échange très court.

Mais l’avenir est une autre histoire, et je suis peut-être bien naïve. Je vous laisse néanmoins sur cette note d’espoir, et je vais de ce pas me faire couler un bain. (Et en plus je finis sur trois alexandrins).

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ENORME !!!!
Le samedi 21 octobre, concert de Maraca dans le cadre des NJP 2006 !!


A Nancy on a la chance de pouvoir danser sur la musique de vrais groupes avec de vrais gens dedans :

 

Tumbao : compte-rendus de concerts, photos, discussions et prochaines  dates sur leur site. Il y a aussi plein de musique. Tumbao joue le 6 octobre au Bar Latino à Metz (22, Rue Dupont des Loges, Tel : 03 87 75 72 57)

 

 

La version élargie de Palo de Ceiba s’appelle Orquesta Ceiba (site tout neuf).

En janvier, février et avril 2006, Palo de Ceiba nous a agité les guiboles et réchauffé le cœur tous les jeudis au Quai’Son (4 quai Claude Le Lorrain)

 

 

 

 

 

27/04/2006 :
Il y plein de trucs qui se passent sur le forum du
site de Tumbao ! On parle de musique sud-américaine avec des experts en recherche moléculaire, c’est dingue

Fiesta Cubana
Un nouveau site parisien consacré à la musique cubaine... Il n’y en a jamais assez. Le plus de ce site (à mes yeux) : les liens vers les radios... Pour bosser en salsant des doigts.

SalsaFrance
Excellent site avec des critiques de disques, des articles sur les grands de la salsa etc. Mention spéciale à la rubrique Portraits de salseros . Vous en connaissez forcément ; moi par exemple, j’ai déjà repéré un boulet, un tiburon, plusieurs binômes, une tornade, un danseur fou etc

 

 

 

 

 

 

 

Ze wonderful world of
la salsa en Nancy

Ca fait dix ans que tu rêves d’apprendre la salsa. Depuis que tu as vu à La Isla, un bar de Saragosse, un couple virevolter sur cette danse énergique et sensuelle. Quelques purs instants de magie. A les regarder, tu as ressenti une sorte d'élévation d'ordre spirituel, que tu relies tout naturellement à une autre expérience vécue quand tu étais petite : le Venezuela, avec cette langue espagnole et cette musique qui ont marqué ton cerveau juvénile au fer rouge... Radio Alegre, la estacion del sol !!!  C’est marrant, ton grand frère et ta grande sœur,  respectivement 16 et 15 ans à l'époque, en sont revenus bien moins secoués que toi. Rappelle-toi, c’est à Maracaibo : tu as 11 ans, tu relèves tous les jours les données du climat local pour tes devoirs par correspondance, tu te rêves géophysicienne et ton héros s’appelle Luke Skywalker ; ton grand frère fume son premier pétard (et vomit dans le lavabo), ta grande sœur vit son premier flirt sérieux avec un bel Américain aux cheveux bouclés dans une ambiance à la That’s Seventies Show sous les tropiques, et tout le monde regarde Rafaella. Un an plus tard, vous revenez en France et la parenthèse enchantée se referme sur ton nez comme la couverture d’un livre relié pleine peau : ouille, ça fait mal.

Où en étais-je ? Ah oui : tu vis dans une ville française de taille moyenne et tu rêves d’apprendre la salsa. On y arrive.

En rentrant de Saragosse, avant même de déballer ta valise, tu cherches un cours de salsa dans ta ville. Et là, niet, nada, zéro. En 1996 à Nancy, il n’y a, tenez-vous bien mesdames et messieurs, pas le moindre cours de salsa à se mettre sous la dent.

Un jour, bien plus tard, tu prends un congé sabbatique. Tu changes de boulot, tout va bien, la vie est belle. Et il y a maintenant des cours de salsa dans ta ville. C’est le moment de se lancer. Voici comment tu dois t’y prendre :

-         Inscris-toi au cours de salsa le plus proche de ton domicile, et tiens bon. C’est mieux si le cours ne se déroule pas à plus de 50 mètres de chez toi, car rien ne pourra te dissuader de t’y rendre, ni la pluie, ni la neige ni le verglas ni les attaques extraterrestres ni le fait qu'on n’arrive jamais à se garer dans ce quartier, car on n'a pas besoin de garer ses pieds, sache-le.

-           Apprends les bases, et mets-y le temps qu'il faudra. De toute façon tu es têtue comme une mule et rien ne pourra te détourner de ton objectif...

-         Dès que tu connais les bases, commence à fréquenter les soirées salsa. Là, ça se corse. Il va te falloir affronter deux formes Il va te falloir affronter deux formes d'adversité :

1)    A l'extérieur, tes amis de toujours. Tes amis, c'est plutôt du genre à arborer de gros cernes de fatigue. Ca fréquente les bars rock enfumés et/ou les festivals de science-fiction arrosés de bière. Au début, tes amis ne s'en font pas trop. Ce n'est qu'une lubie, elle nous reviendra la petite. Mais tu tiens bon, et un soupçon atroce commence à leur vriller la cervelle : elle est complètement accro. Les voilà qui se mettent à te regarder d'un air incrédule. Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve, à cette musique de sauvages ? Qu'est-ce qu'elle leur trouve, à ces Latinos ? Et elle veut aller sans nous dans des pays exotiques, pero qué pasa ? Alors une bonne fois pour toutes, renonce à les convertir. Ca ne marche pas. J'ai essayé. Garde de la place pour les amis, mais conserve ton énergie pour la danse.

2)    Dans les soirées, tu dois d’abord affronter les toupies, c’est-à-dire les très bons danseurs. Quand tu les regardes faire tu te demandes si un cours de crochet à la MJC ne te conviendrait pas mieux. C'est un peu décourageant. Mais tu ne vas pas te laisser arrêter pour si peu, que diable !
Deuxième problème : à la maison, tu ne disposes d’aucun cavalier potentiel. Un partenaire régulier de salsa, c'est bien pratique pour faire ce pour quoi tu t'agites depuis le début : danser. Mais tu n'en as pas, et il faut donc ruser pour danser, parce que tu es nouvelle dans le milieu. Personne ne te connaît, quand par hasard tu danses tu n'es pas très bonne, et en plus tu es timide. Le cauchemar. Donc, personne ne t'invite, et là, tu as un gros problème, te dis-tu. Pas le choix : il faut ravaler sa fierté et aller inviter les mecs, quitte à se manger des vestes, à s'attirer les regards furibonds des conjointes etc. Car soit le mec est maqué et sa conjointe n'est pas prêteuse (la conjointe n'est pas prêteuse, sache-le ; souviens-t'en si un jour tu deviens toi-même une conjointe : sois sympa, prête donc ton partenaire à ces malheureuses débutantes) soit il est célibataire et il a l'air de considérer qu'une invitation à danser de la part d'une fille, c'est tellement énorme que ce doit être une espèce de demande en mariage. Résultat, il t'éconduit gentiment. D'ailleurs c'est bizarre : moi, si je me demandais en mariage, j'accepterais derechef, mais bon.

Or donc, parfois, de temps en temps, le gars est partant pour un tour de danse, et là tu t'amuses, et tu te dis que ça vaut le coup. Et à la longue tu te fais de nouveaux amis. Qui commencent à t'inviter à danser. Et un jour, miracle, tu touches du doigt les émotions éprouvées lors de ta révélation spirituelle de 1996. Sauf que ce n'est plus par procuration. Tu les vis VRAIMENT. C'est gagné, mais tu n'es pas sortie de l'Auberge.

 

mailto:florence.dolisi@free.fr

Spéciale dédicace à Anne et Raoul
Nancy, 05/04/2006